Laclause de non concurrence prend rĂ©ellement toute son importance Ă  la rupture du contrat. Elle va limiter la libertĂ© du mandataire immobilier de faire concurrence Ă  l’agence mĂȘme aprĂšs la fin contrat. La possibilitĂ© de prĂ©voir une telle clause est explicitement prĂ©vue par l’article L134-14 du code de commerce. LeCode du travail encadre gĂ©nĂ©ralement les relations entre le salariĂ© et son employeur. Ce cadre lĂ©gal concerne entre autres la loyautĂ© pendant et aprĂšs la durĂ©e du contrat de travail. Quand on travaille en portage salarial, deux niveaux de relations contractuelles sont Ă  prendre en compte :. La relation de droit commercial entre le client final et la sociĂ©tĂ© de Uneclause de non concurrence n’est pas qu’une clause de style Ă  effet dissuasif. C’est vrai que lorsqu’une telle clause existe dans le contrat de travail, elle dissuade en gĂ©nĂ©ral le salariĂ© de dĂ©missionner pour aller travailler chez un concurrent, Laclause de non-concurrence est donc une exception Ă  ce principe Ă©tablie sous certaines conditions et limites.La clause de non-concurrence peut se dĂ©finir comme la clause au terme de laquelle le dĂ©biteur de cette obligation s’engage Ă  ne pas exercer d’activitĂ©s de nature Ă  faire concurrence au crĂ©ancier de cette obligation. MĂȘmesi la clause de non-concurrence insĂ©rĂ©e dans l’acte de cession d’un fonds de commerce vient amĂ©nager le contenu d’une obligation de non-concurrence de plein droit, cette clause, qui dĂ©finit l’étendue de l’interdiction de concurrence, porte atteinte au « principe de libre exercice d’une activitĂ© professionnelle » 18. I/ les conditions de validitĂ© de la clause de non-concurrence. A Sur l’existence d’une contrepartie financiĂšre. L’existence d’une contrepartie financiĂšre n’est pas requise en matiĂšre de clause de non-concurrence en droit commercial, contrairement aux Dune maniĂšre gĂ©nĂ©rale pour ĂȘtre valable, une clause de non-concurrence dans un bail commercial doit rĂ©pondre Ă  certaines conditions. ‱ En application du droit des contrats et du droit des pratiques anticoncurrentielles, la validitĂ© de la clause de non-concurrence est subordonnĂ©e aux conditions suivantes: OrNPS1. Les clauses de non-concurrence continuent d’alimenter un contentieux abondant ainsi qu’en tĂ©moigne un nouvel arrĂȘt rendu par la Cour de cassation Cass. com., 15 mars 2011, pourvoi n° clauses, aux termes desquelles l’une des parties Ă  un contrat s’engage Ă  ne pas exercer d’activitĂ© de nature Ă  faire concurrence Ă  l’autre, pendant la durĂ©e des relations contractuelles et/ou aprĂšs leur expiration, sont frĂ©quentes dans les contrats de travail et dans certains contrats commerciaux cessions de fonds de commerce ou de parts sociales, contrats de sociĂ©tĂ© ou pactes extrastatutaires, contrats de distribution
. Or, si ces clauses sont licites, elles sont strictement encadrĂ©es et, on le sait, les conditions d’apprĂ©ciation de leur validitĂ© sont plus restrictives en droit social qu’en droit commercial. En effet, lorsqu’il s’agit d’une clause prĂ©vue dans un contrat de travail, la chambre sociale de la Cour de cassation exige, pour sa validitĂ©, qu’elle soit indispensable Ă  la protection des intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de l’entreprise, qu’elle tienne compte des spĂ©cificitĂ©s de l’emploi du salariĂ©, qu’elle soit limitĂ©e dans le temps et dans l’espace et qu’une contrepartie financiĂšre soit prĂ©vue, cette derniĂšre condition ayant Ă©tĂ© posĂ©e par trois arrĂȘts rendus le 10 juillet 2002. Pour la chambre commerciale, il suffit en revanche que la clause soit limitĂ©e dans le temps et dans l’espace et qu’elle soit proportionnĂ©e aux intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes du crĂ©ancier au regard de l’objet du contrat. Elle n’impose pas de contrepartie financiĂšre Cass. com., 24 novembre 2009, pourvoi n° L’arrĂȘt rendu par la chambre commerciale, le 15 mars 2011, constitue donc une innovation majeure puisqu’il soumet les clauses de non-concurrence insĂ©rĂ©es dans un pacte extrastatutaire au rĂ©gime de celles stipulĂ©es dans un contrat de travail, dans l’hypothĂšse oĂč l’actionnaire, dĂ©biteur de la clause de non-concurrence, est Ă©galement salariĂ© de la sociĂ©tĂ© 1. Il en rĂ©sulte que la clause est nulle si elle est dĂ©pourvue de contrepartie financiĂšre, et l’arrĂȘt est Ă©galement intĂ©ressant sur ce point, puisqu’il apporte des prĂ©cisions sur la forme que peut revĂȘtir la contrepartie 2. 1/ L’exigence d’une contrepartie financiĂšre En l’espĂšce, le salariĂ© d’une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e dans l’organisation des transports internationaux Ă  Marseille et exerçant la fonction de chef de groupe–responsable commercial et d’exploitation maritime export » s’était vu attribuer 40 actions en contrepartie de la somme symbolique d’un euro. Le pacte d’actionnaires comportait une clause de non-concurrence lui interdisant de participer ou de s’intĂ©resser directement ou indirectement, Ă  quel que titre que ce soit, Ă  des activitĂ©s de mĂȘme nature que celles exploitĂ©es et dĂ©veloppĂ©es par la sociĂ©tĂ©, Ă©tant prĂ©cisĂ© que cette interdiction s’appliquait Ă©galement pour une durĂ©e de trois annĂ©es aprĂšs l’expiration du pacte par suite de la dĂ©mission des fonctions salariĂ©es. Le nouvel actionnaire s’engageait, en outre, spĂ©cifiquement pour cette seconde pĂ©riode, Ă  ne pas dĂ©marcher activement les clients de la sociĂ©tĂ©. Un an et demi aprĂšs la signature du dit pacte, le salariĂ© avait dĂ©missionnĂ© pour entrer aussitĂŽt au service d’une sociĂ©tĂ© exerçant une activitĂ© concurrente Ă  Marseille. La sociĂ©tĂ© l’avait assignĂ© aux fins d’obtenir la rĂ©paration de son prĂ©judice rĂ©sultant de la violation de la clause de non-concurrence. DĂ©boutĂ©e en premiĂšre instance, le Tribunal de grande instance de Marseille ayant dĂ©clarĂ© nulle la clause de non-concurrence, elle obtint gain de cause devant la cour d’appel qui, au contraire, l’avait jugĂ©e valable aux motifs qu’elle comportait une limitation dans le temps, que sa validitĂ© n’était pas subordonnĂ©e Ă  l’existence d’une contrepartie pĂ©cuniaire et qu’elle Ă©tait nĂ©cessaire Ă  la protection des intĂ©rĂȘts du crĂ©ancier qui avait de nombreux clients dans la rĂ©gion marseillaise. L’arrĂȘt est sĂšchement cassĂ© par la Cour de cassation qui Ă©nonce que lorsqu’elle a pour effet d’entraver la libertĂ© de se rĂ©tablir d’un salariĂ©, actionnaire ou associĂ© de la sociĂ©tĂ© qui l’emploie, la clause de non-concurrence signĂ©e par lui, n’est licite que si elle est indispensable Ă  la protection des intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de l’entreprise, limitĂ©e dans le temps et dans l’espace, qu’elle tient compte des spĂ©cificitĂ©s de l’emploi du salariĂ© et comporte l’obligation pour la sociĂ©tĂ© de verser Ă  ce dernier une contrepartie financiĂšre, ces conditions Ă©tant cumulatives ». Les juges du fond sont Ă©galement censurĂ©s pour ne pas avoir recherchĂ© si la clause Ă©tait limitĂ©e gĂ©ographiquement. Ce faisant, la chambre commerciale de la Cour de cassation applique aux clauses de non-concurrence prĂ©vues dans un pacte d’actionnaires les conditions exigĂ©es pour la validitĂ© des clauses de non-concurrence insĂ©rĂ©es dans un contrat de travail. La solution, telle qu’énoncĂ©e, n’a cependant pas vocation Ă  s’appliquer Ă  tout actionnaire ou associĂ©. En effet, en l’espĂšce, c’est bien la qualitĂ© de salariĂ© de l’actionnaire qui a conduit la chambre commerciale Ă  transposer la jurisprudence de la chambre sociale. Pour autant, la position prise par la Cour de cassation n’allait pas de soi l’actionnaire Ă©tait certes salariĂ© de la sociĂ©tĂ© mais la clause Ă©tait stipulĂ©e, non pas dans son contrat de travail, mais dans un pacte extrastatutaire conclu en raison de sa qualitĂ© d’actionnaire et non de salariĂ©. Une telle solution invite par ailleurs Ă  s’interroger sur le rĂ©gime qui sera retenu dans l’hypothĂšse oĂč le salariĂ© est mandataire social, ce qui n’était pas le cas en l’espĂšce. La chambre commerciale fera-t-elle prĂ©valoir le rĂ©gime applicable aux salariĂ©s ? La question reste ouverte. La portĂ©e de l’arrĂȘt et ses consĂ©quences ne doivent pas ĂȘtre minorĂ©es. En raison de l’effet rĂ©troactif attachĂ© aux dĂ©cisions rendues par la Cour de cassation, la rĂšgle Ă©noncĂ©e a pour consĂ©quence d’invalider toutes les clauses de non-concurrence signĂ©es Ă  ce jour par un associĂ© salariĂ© et qui seraient dĂ©pourvues de contrepartie financiĂšre. Ce dernier pourra Ă©galement obtenir des dommages et intĂ©rĂȘts. Sur cette question, on ignore si la chambre commerciale s’alignera sur la jurisprudence de la chambre sociale particuliĂšrement favorable au salariĂ© puisqu’elle juge que la stipulation dans le contrat de travail d’une clause de non-concurrence nulle lui cause nĂ©cessairement un prĂ©judice cf. pour une application rĂ©cente Cass. soc., 12 janvier 2011, pourvoi n° Il convient nĂ©anmoins de rappeler que la nullitĂ© de la clause de non-concurrence, due Ă  l’absence de contrepartie financiĂšre, ne fait pas obstacle Ă  l’action en concurrence dĂ©loyale engagĂ©e par l’employeur contre son ancien salariĂ© dĂšs lors qu’il dĂ©montre que ce dernier s’est livrĂ© Ă  des actes de concurrence dĂ©loyale Ă  son Ă©gard Cass. soc., 3 novembre 2010, pourvoi n° 2/ La notion de contrepartie financiĂšre La Cour de cassation apporte une prĂ©cision importante sur la forme que peut prendre la contrepartie financiĂšre exigĂ©e. Tout en indiquant que la validitĂ© d’une clause de non-concurrence insĂ©rĂ©e dans un pacte d’actionnaires n’est pas subordonnĂ©e Ă  l’existence d’une contrepartie financiĂšre, la cour d’appel avait ajoutĂ© au demeurant, le droit d’entrĂ©e [de l’actionnaire] dans le capital social [de la sociĂ©tĂ©] a Ă©tĂ© symbolique 1 euro et constituerait la contrepartie financiĂšre ». L’arrĂȘt est Ă©galement cassĂ© sur ce point mais la Haute juridiction se fonde sur les termes du pacte d’actionnaires qui, en l’espĂšce, prĂ©cisaient expressĂ©ment que l’attribution des actions Ă©tait rĂ©alisĂ©e en contrepartie des bons et loyaux services » du salariĂ©, de son implication personnelle » dans l’activitĂ© et le dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ©. Cette motivation laisse Ă  penser que le prix symbolique de la cession peut valablement constituer la contrepartie financiĂšre dĂšs lors que les parties se sont expressĂ©ment prononcĂ©es en ce sens. Si cette analyse Ă©tait confirmĂ©e, la chambre commerciale se dĂ©marquerait donc de la chambre sociale. D’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, la question qui se pose concernant la contrepartie financiĂšre est celle de savoir si la chambre commerciale, qui exige dĂ©sormais cette condition, s’alignera sur la jurisprudence de la chambre sociale. Cette derniĂšre dĂ©cide notamment que la contrepartie financiĂšre a la nature juridique d’une indemnitĂ© compensatrice de salaire ouvrant droit Ă  l’indemnitĂ© de congĂ©s payĂ©s, que son paiement ne peut intervenir avant la rupture du contrat de travail Cass. soc., 7 mars 2007, pourvoi n° et que son montant ne peut ĂȘtre dĂ©risoire Cass. soc., 15 novembre 2006, Bull. civ. V, n° 341. Qu’en sera-t-il pour la clause de non-concurrence d’un associĂ© salariĂ© insĂ©rĂ©e dans un pacte d’actionnaires ? Les solutions dĂ©gagĂ©es en matiĂšre sociale seront-t-elles purement et simplement transposĂ©es? On le voit, l’arrĂȘt rendu par la chambre commerciale de la Cour de cassation, outre son impact pratique non nĂ©gligeable, suscite bon nombre d’interrogations. Bonjour,Pour la validitĂ© d'une telle clause il faut se rĂ©fĂ©rer aux conditions actuelles du Code du commerce, article qui Ă©nonce en termes d'Ă©tendue de la clause qu'elle doit se limiter aux terrains et locaux Ă  partir desquels l'exploitant [en l'occurrence ici le prestataire sous-traitant] a exercĂ© son activitĂ© pendant la durĂ©e du implique une dĂ©termination de ce pĂ©rimĂštre d'activitĂ© il pourrait s'Ă©tendre Ă  tout le territoire national si tel est le champ d'activitĂ© d'un prestataire de services, mais il pourrait aussi se restreindre aux seuls points de vente ou agences d'un fournisseur de fois ce pĂ©rimĂštre dĂ©fini pour l'application de la clause, se poser la question de savoir Ă  propos d'un "groupe de sociĂ©tĂ©s " dĂ©signant le client final si chacune s'inscrit dans le pĂ©rimĂštre d'activitĂ© ainsi dĂ©fini ?Art. du Code du commerce en cliquant ici => maritime 40. Clause de non-concurrence Stipulation par laquelle une personne, le dĂ©biteur, s’engage Ă  ne pas exercer d’activitĂ© professionnelle susceptible de concurrencer celle d’une autre personne, le crĂ©ancier. La clause de non-concurrence vise Ă  prĂ©server l’entreprise qui en est bĂ©nĂ©ficiaire v. Inforeg, Clause de non-concurrence en droit commercial Pourquoi ? Comment ? », CDE 2009, prat. 8. Elle reprĂ©sente ainsi une dĂ©rogation au principe de la libertĂ© du commerce et de l’industrie Cass. soc., 19 nov. 1996, n° 94-19404 Dr. soc. 1997, p. 95, obs. Savatier J.. Elle compromet au surplus le droit de son dĂ©biteur Ă  gagner sa vie par son activitĂ© professionnelle, son droit Ă  l’emploi donc Constitution de 1946, prĂ©ambule, al. 5 ; Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels, 16 dĂ©c. 1966, art. ; v. Catala N., LibertĂ© d’entreprendre et droit Ă  un emploi entrepreneurs et salariĂ©s face Ă  nos principes fondamentaux », Études Ă  la mĂ©moire du professeur Bruno Oppetit, 2009, Litec, p. 95 et s. ; Gridel Les droits fondamentaux du contractant au quotidien sont l’objet d’une attention prĂ©torienne renouvelĂ©e », Liber amicorum C. Larroumet, 2010, Economica, p. 195 et s.. Que des volontĂ©s particuliĂšres puissent dĂ©roger Ă [...] IL VOUS RESTE 93% DE CET ARTICLE À LIRE L'accĂšs Ă  l'intĂ©gralitĂ© de ce document est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s L'accĂšs Ă  l'intĂ©gralitĂ© de ce document est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Vous ĂȘtes abonnĂ© - Identifiez-vous 9782275064895-233 urn9782275064895-233 Error 522 Ray ID 73e2b335ccb877aa ‱ 2022-08-21 103207 UTC What happened? The initial connection between Cloudflare's network and the origin web server timed out. As a result, the web page can not be displayed. What can I do? If you're a visitor of this website Please try again in a few minutes. 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Les conditions de validitĂ© d’une clause de non-concurrence Pour ĂȘtre valable, une clause de non-concurrence doit ĂȘtre Ă  la fois proportionnĂ©e aux intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes Ă  protĂ©ger et limitĂ©e dans le temps et dans l’espace. Pour ĂȘtre valable, une clause de non-concurrence doit rĂ©pondre Ă  certaines conditions. Des conditions qui ne sont pas dĂ©finies par la loi, mais qui ont Ă©tĂ© posĂ©es par les juges. PrĂ©cision toutefois, certaines clauses de non-concurrence sont rĂ©glementĂ©es par la loi. Tel est le cas de celle prĂ©vue pour les agents commerciaux, qui doit ĂȘtre limitĂ©e Ă  une pĂ©riode de 2 ans aprĂšs la cessation du contrat et ne concerner que le secteur gĂ©ographique et, le cas Ă©chĂ©ant, le groupe de personnes confiĂ© Ă  l’agent commercial, ainsi que le type de biens ou de services pour lesquels il exerce la reprĂ©sentation. Pour les tribunaux, une clause de non-concurrence doit, pour ĂȘtre valable, ĂȘtre justifiĂ©e par la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de son bĂ©nĂ©ficiaire et doit donc ĂȘtre proportionnĂ©e Ă  l’objet du contrat auquel elle se rapporte. Ainsi, elle ne doit pas procurer un avantage excessif ou anormal Ă  celui au profit duquel elle est stipulĂ©e. Étant prĂ©cisĂ© qu’il revient aux juges d’apprĂ©cier, au cas par cas, si cette condition est satisfaite. Une clause de non-concurrence doit Ă©galement ĂȘtre limitĂ©e dans son objet, c’est-Ă -dire qu’elle ne doit pas interdire purement et simplement l’exercice par l’intĂ©ressĂ© de son activitĂ© professionnelle, ce qui constituerait une atteinte Ă  sa libertĂ© d’entreprendre. Elle ne peut que restreindre cette libertĂ©, mais pas la supprimer. Exemple serait nulle la clause qui dĂ©possĂ©derait un commerçant franchisĂ©, propriĂ©taire de son fonds de commerce, de toute sa clientĂšle et qui l’empĂȘcherait d’exercer sa profession. Enfin, l’obligation posĂ©e par la clause de non-concurrence doit ĂȘtre limitĂ©e dans le temps et/ou dans l’espace. Exemple une clause de non-concurrence Ă©dictĂ©e Ă  l’occasion de la vente d’un fonds de commerce ou de la rupture d’un contrat de franchise peut ainsi valablement interdire au vendeur ou au franchisĂ© de se rĂ©installer pendant un certain dĂ©lai et/ou sur un territoire dĂ©terminĂ© une ville, une rĂ©gion, une zone dĂ©terminĂ©e, un rayon de quelques kilomĂštres Ă  vol d’oiseau. La clause de non-concurrence qui n’est pas conforme Ă  ces conditions est susceptible d’ĂȘtre annulĂ©e par un tribunal. À noter contrairement Ă  celle prĂ©vue dans le contrat de travail d’un salariĂ©, la clause de non-concurrence en droit commercial n’a pas Ă  prĂ©voir de contrepartie financiĂšre au profit de celui qui s’oblige Ă  ne pas faire concurrence. Le contenu d’une clause de non-concurrence Sous rĂ©serve de respecter les conditions de validitĂ© requises, les parties au contrat sont libres de dĂ©terminer l’étendue de l’obligation de non-concurrence. Une clause de non-concurrence consiste donc Ă  interdire Ă  l’une des parties au contrat, pendant un certain temps et/ou dans un certain secteur gĂ©ographique, d’exercer une activitĂ© professionnelle susceptible de concurrencer l’autre partie. DĂšs lors que la clause rĂ©pond aux conditions de validitĂ© Ă©numĂ©rĂ©es ci-dessus, les parties au contrat sont libres de dĂ©terminer l’étendue de l’obligation de non-concurrence. Sachant qu’en cas de litige sur sa portĂ©e ou sur ses modalitĂ©s d’application, une clause de non-concurrence fait l’objet d’une interprĂ©tation stricte de la part des tribunaux. Exemple les tribunaux ont estimĂ© qu’un fabricant de pantalons pour hommes qui s’était engagĂ© Ă  ne pas vendre de pantalons pour femmes pouvait valablement vendre des pantalons pour hommes Ă  une clientĂšle fĂ©minine. Pour Ă©viter toute difficultĂ©, la clause doit donc dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment la liste des activitĂ©s interdites ou, au moins, le domaine d’activitĂ© dans lequel l’intĂ©ressĂ© s’oblige Ă  ne plus exercer. Mais trĂšs souvent, la clause se contente d’interdire l’exploitation d’une activitĂ© similaire » ou d’un fonds de mĂȘme nature » que celui celle transmise ; formule imprĂ©cise qui est apprĂ©ciĂ©e par les juges en cas de contentieux. Exemples ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme similaires la vente en grosses quantitĂ©s de fournitures de papeterie Ă  des entreprises pour leurs besoins personnels et la papeterie de dĂ©tail. À l’inverse, n’ont pas Ă©tĂ© jugĂ©es comme similaires l’activitĂ© de fabrication industrielle de pain destinĂ© Ă  la vente Ă  des boulangers et Ă  des dĂ©positaires et la fabrication artisanale de pain vendu Ă  la piĂšce. La clause de non-concurrence doit Ă©galement dĂ©terminer avec prĂ©cision les modes d’exercice qui sont interdits. LĂ  encore, trĂšs souvent, la clause se borne Ă  interdire Ă  l’intĂ©ressĂ© la poursuite de son activitĂ©, de quelque maniĂšre que ce soit, ou de s’intĂ©resser directement ou indirectement Ă  cette activitĂ© ». Ce qui oblige les juges saisis d’un litige Ă  interprĂ©ter la portĂ©e de cette clause en recherchant l’intention commune des parties. Exemples les juges ont estimĂ© que le vendeur d’un fonds de commerce qui s’était interdit de s’intĂ©resser directement ou indirectement Ă  un fonds de mĂȘme nature pouvait exercer une activitĂ© salariĂ©e ou de reprĂ©sentant de commerce, ou encore participer Ă  l’exploitation d’un fonds concurrent appartenant Ă  sa compagne. En revanche, il a Ă©tĂ© jugĂ© que le vendeur d’un fonds de commerce ne pouvait pas exploiter un mĂȘme fonds par personne interposĂ©e. Les personnes bĂ©nĂ©ficiaires ou tenues par l’obligation de non-concurrence La clause de non-concurrence profite Ă  celui pour lequel elle a Ă©tĂ© stipulĂ©e et oblige celui qui l’a contractĂ©e. La clause de non-concurrence profite Ă©videmment Ă  celui pour lequel elle a Ă©tĂ© stipulĂ©e, c’est-Ă -dire l’acquĂ©reur en cas de vente d’un fonds de commerce ou de cession de droits sociaux ou le franchiseur en cas de rupture du contrat de franchise. À noter le bĂ©nĂ©fice de l’obligation de non-concurrence est, en principe, transmis aux hĂ©ritiers du bĂ©nĂ©ficiaire dĂ©cĂ©dĂ©, qui sont donc en droit de continuer de la faire respecter. Et elle profite Ă©galement au sous-acquĂ©reur du fonds de commerce dĂšs lors que l’acte de revente le prĂ©voit. À l’inverse, la clause de non-concurrence oblige celui qui l’a contractĂ©e, c’est-Ă -dire le vendeur du fonds de commerce, le franchisĂ©, l’agent commercial ou encore l’ancien dirigeant ou associĂ© d’une sociĂ©té  À noter l’obligation de non-concurrence est transmise aux hĂ©ritiers du dĂ©biteur dĂ©cĂ©dĂ© qui devront donc continuer Ă  la respecter. En revanche, si elle vise une sociĂ©tĂ©, ses dirigeants et ses associĂ©s ne sont pas tenus par l’obligation, la sociĂ©tĂ© ayant sa propre personnalitĂ© juridique distincte de celle de ses membres. Les sanctions en cas de non-respect d’une clause de non-concurrence Celui qui viole une clause de non-concurrence peut ĂȘtre condamnĂ© au versement de dommages-intĂ©rĂȘts. La violation d’une clause de non-concurrence donne lieu aux sanctions prĂ©vues par les parties dans le contrat, c’est-Ă -dire en gĂ©nĂ©ral au versement de dommages-intĂ©rĂȘts au profit de celui qui en est victime. Le juge peut Ă©galement interdire la poursuite de l’activitĂ© illicitement exercĂ©e. L’octroi de dommages-intĂ©rĂȘts en rĂ©paration du prĂ©judice subi du fait du non-respect de la clause de non-concurrence est Ă©galement possible. En pratique gros avantage de la clause de non-concurrence, elle permet Ă  celui qui en bĂ©nĂ©ficie de ne pas avoir Ă  apporter la preuve d’une faute ou d’une dĂ©loyautĂ© de son cocontractant. Il lui suffit d’établir que ce dernier a exercĂ© une activitĂ© qui lui Ă©tait interdite par la clause. © Copyright Les Echos Publishing – 2019

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