Chéri on se dit tout ! Une comédie à 2 personnages de Benoit Labannierre et Guilhem Connac. Direction d’acteur : Gérard Pinter. Avec Camille Dintrans, alternance Elodie Menadier, et Bruno Aguiar, alternance Marco Aguiar. Plein 25€, Réduit 22€, Pas de tarifs réduits les samedis, jours fériés, veilles de fériés et 14 février. Le Dragon” à la Grande Halle de la Villette, une pièce noire d’une force politique stupéfiante Article réservé aux abonnés 3 minutes à lire Publié le 15/04/22 Les16 et 17 juillet, le théâtre des Quinconces du Mans propose une pièce insolite qui s'appelle "Radio on", un spectacle interprété par Pariscompte plus d’une centaine de théâtre et café-théâtre.Certains théâtres sont spécialisés dans le répertoire classique (comme la Comédie Française), d’autres dans un registre plus contemporain comme au théâtre National de Chaillot, Enfin, certains ont une programmation dédiée au jeune public (parfois dès 1 an), avec des horaires adaptés aux enfants et tout-petits. ParDavid Simard-Jean mercredi 6 juillet 2022. Cet été, une distribution 100% acadienne de l’adaptation musicale des Belles-sœurs de Michel Tremblay sera portée sur la scène du Centre culturel de Caraquet. Pour célébrer la saison estivale, le Théâtre populaire d’Acadie met en scène du 20 juillet au 12 août le spectacle des Belles Réservezvos places de theatre pour : UNE IDEE GENIALE - GRAND THEATRE 3T. Le prix des places est à partir de : 24.00 €. Date : mardi 5 juillet 2022 au samedi 30 juillet 2022. Vous disposez par ailleurs du service e-ticket pour imprimer vos billets à domicile dès la fin de commande pour UNE IDEE GENIALE. interprétercette pièce. Une bande sonore (musique, bruitages, 1 chanson et play-back), réalisée par Gérard Legoupil, est disponible. • La grande représentation du cirque Plic : cf page 30. • Vive le cirque Barbobic ! : cf page 32. Cirque (sketches et pièces) – Ann Rocard 5/49 Public: tout public. Synopsis: (nombreux textes parus dans des livres qui ne sont plus disponibles V8KPPFh. Parcours Molière Parcours thématique Céline Candiard Introduction Maître incontesté de la comédie en France, Molière est le seul auteur comique du XVIIe siècle dont les pièces fassent aujourd'hui l'objet de mises en scène régulières. Cette faveur particulière est due essentiellement à son statut largement prédominant dans le panthéon des dramaturges français en effet, à l'instar de Shakespeare outre-Manche, Molière apparaît comme le saint patron du théâtre français, sa figure emblématique et son plus éminent représentant, tant pour la pratique du théâtre puisqu'il était comédien et chef de troupe que pour la composition de pièces. Cette qualité d'homme de théâtre total », du reste, est sans doute pour beaucoup dans le choix que fit la postérité de Molière, et non d'un Corneille ou d'un Racine, pour incarner le théâtre national. Une figure multiple De fait, la légende de Molière commence dès après sa mort. Son lieutenant La Grange s'occupe de l'entretenir, assurant notamment la publication de ses œuvres complètes, tandis que Grimarest publie en 1705 une Vie de Monsieur de Molière douteusement hagiographique qui servira de base à la connaissance du dramaturge pendant des siècles. Il est vrai que sur le plan de l'écriture comique, son œuvre a modifié en profondeur les pratiques françaises la comédie est désormais admise comme un art pleinement respectable et les poètes continuent d'imiter Molière ou de s'en inspirer pendant plus d'un siècle. Mais cette glorieuse postérité ne s'obtient qu'au prix d'une vision quelque peu déformée du personnage. On a souvent beaucoup insisté, à la suite de Grimarest, sur sa dimension de grand auteur classique, en mettant en avant ses études au prestigieux Collège de Clermont en réalité incertaines, ses lectures philosophiques, sa portée métaphysique. Pendant trois siècles, la tradition scolaire et intellectuelle a fait apparaître dans ses pièces les traces intertextuelles d'un Molière lettré et contemplatif, négligeant son activité plus terre-à-terre de chef de troupe. Or, à partir des années 1960, une partie des chercheurs et du monde du théâtre s'intéresse à cette dimension dédaignée de Molière, mettant en évidence les incertitudes des informations données par Grimarest, l'importance des années que Molière passa en province à jouer des farces et ses préoccupations commerciales de chef de troupe. C'est dans cet esprit qu'Ariane Mnouchkine réalise en 1978 le film Molière, longue fresque biographique en deux parties racontant la carrière du dramaturge de sa naissance jusqu'à sa mort en donnant une image moins lisse, plus archaïque, plus turbulente aussi de la France du XVIIe siècle, Mnouchkine a cherché à replacer la figure de Molière dans son contexte historique et culturel et à combattre le mythe classique de l'homme de lettres enfermé dans son cabinet. Petites » pièces De fait, c'est avec la composition de farces », petites pièces en un acte généralement conçues pour terminer la soirée théâtrale, que Molière connaît ses premiers succès La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volan t ou encore Gros-René écolier ont toutes été créées en province et, à en juger par leur reprise à l'arrivée de la troupe à Paris en 1658, elles y avaient été accueillies favorablement. C'est encore grâce à une farce, nous apprend La Grange, que Molière parvient à séduire le roi après l'avoir copieusement ennuyé par la représentation d'une pièce de Corneille. Molière a beau s'entêter à jouer quelques tragédies, il est loin d'y exceller autant que dans la comédie, sans doute en partie à cause d'une voix assez nasillarde, propice aux effets comiques mais peu adaptée à un héros pathétique. Dans sa première création parisienne, Les Précieuses ridicules, Molière reprend donc assez naturellement son personnage de valet comique Mascarille, qui avait déjà connu le succès dans L'Etourdi et Le Dépit amoureux . La pièce est un triomphe, mais les rivaux de Molière lui reprochent de n'être qu'un vulgaire farceur, ce qui le conduit à abandonner par la suite le rôle du valet fourbe au profit de rôles plus variés - maris jaloux, bons bourgeois, pères fantasques. C'est seulement à la fin de sa carrière, après sa brouille avec Lully, qu'il revient au rôle de ses premiers succès en créant Les Fourberies de Scapin 1671. Mais la pièce est un échec commercial, sans doute en raison de sa maladie qui le rend incapable d'assumer un rôle d'une telle exigence physique. De plus, la pièce s'attire les foudres des doctes, en particulier de Boileau, pour avoir emprunté certaines de ses scènes particulièrement la célèbre scène du sac au grand farceur Tabarin. Ces comédies où Molière s'était ménagé le rôle vedette du valet fourbe ne sont pas, de nos jours, les pièces les plus jouées du dramaturge on leur préfère généralement les grandes » comédies en cinq actes et en vers, jugées plus profondes. Les Précieuses ridicules ont cependant fait l'objet de quelques mises en scène marquantes au cours des dernières décennies, particulièrement celle de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff au Théâtre de l'Odéon et au Théâtre National de Bretagne en 1997 de manière significative, c'est au sein d'une troupe déjà constituée, coutumière d'un théâtre ludique mettant en valeur les comédiens, que ce spectacle prend forme. Mais le plus souvent, les pièces les plus farcesques de Molière sont aujourd'hui chargées de cruauté, voire de violence, comme pour démentir leur apparente légèreté et leur donner une portée plus sérieuse c'est ainsi que la troupe de Deschamps fait apparaître la violence sociale contenue dans les dialogues des Précieuses . De la même manière, Jean-Louis Benoît donne au Scapin incarné par Philippe Torreton, dans sa mise en scène proposée à la Comédie-Française en 1997, une gravité désabusée, qui contraste avec le Scapin jubilatoire et métathéâtral de Daniel Auteuil dans la mise en scène de Jean-Pierre-Vincent, au Festival d'Avignon, en 1990. De manière significative, les pièces les plus souvent jouées et les plus commentées de Molière aujourd'hui sont ses grandes » comédies en cinq actes et en vers - auxquelles il faut ajouter Dom Juan, écrit en prose par manque de temps. Il s'agit en effet des pièces les plus originales de Molière et de celles qui établirent durablement sa réputation d'auteur comique d'exception. Grandes » comédies L'Ecole des femmes donna lieu au premier grand scandale de la carrière de Molière il fut accusé d'immoralité à cause de l'équivoque sexuelle de l'acte II, scène V la fameuse scène du le » », et même d'outrage à la religion à cause des Maximes du mariage » parodiques qu'Arnolphe fait lire à Agnès. C'est cet aspect corrosif et potentiellement scandaleux qui intéresse en premier lieu les metteurs en scène français à partir des années 1960 ainsi Jean-Paul Roussillon, dans sa mise en scène de 1973 à la Comédie-Française qui présente pour la première fois au public parisien la toute jeune Isabelle Adjani dans le rôle d'Agnès 00276, donne une vision cruelle et sombre du rapport de domination trouble entre Arnolphe et Agnès ; Antoine Vitez, quant à lui, inverse ce rapport dans sa mise en scène de 1978-1979, en faisant d'Arnolphe le jouet des manipulations perverses d'Agnès. De la même manière, malgré les témoignages du XVIIe siècle qui évoquent le jeu bouffonnant » de Molière dans le rôle d'Alceste, Le Misanthrope est le plus souvent joué comme une comédie sérieuse, voire un drame Antoine Vitez, dans sa mise en scène de 1988 à Chaillot, propose une méditation sur la solitude, une lecture biographique sur les tourments personnels de Molière. Les comédies les plus volontiers mises en scène sont aussi les plus subversives, particulièrement Tartuffe, qui suscita à sa création un scandale religieux sans précédent devant l'opposition de la Compagnie du Saint-Sacrement, puissant groupe de pression dévot, Molière mit cinq ans à pouvoir faire jouer sa pièce dans son théâtre, malgré le soutien du roi. On lui reprochait d'avoir donné de l'Eglise et des religieux, à travers son personnage de faux dévot Tartuffe, une image irrévérencieuse. C'est ce parfum de scandale qui séduit souvent les metteurs en scène, préoccupés avant tout de la portée de la pièce. Roger Planchon insiste ainsi, dans ses deux mises en scène de 1962 et 1973, sur les enjeux sociopolitiques de la pièce et la relation trouble, fortement érotisée, qui se joue entre Tartuffe et Orgon. Ariane Mnouchkine choisit quant à elle, dans sa mise en scène de 1995, de transposer l'intrigue de Molière dans l'univers islamique contemporain afin de dénoncer les ravages des fanatismes religieux. Des démarches comparables s'observent dans les spectacles inspirés par Dom Juan tandis que Planchon, qui présente la pièce en regard avec l' Athalie de Racine dans un spectacle de 1980, voi l'essentiel Du 27 au 31 juillet, la place Foch à Rodez accueillera le nouveau spectacle de Rutènes en scène, "Jusqu’aux cerises s’il le faut", une fresque théâtrale retraçant la grève de 66 jours des mineurs du Bassin de Decazeville-Aubin. Un spectacle à la fois grandiose et émouvant. Nous les avions quittés, un soir de décembre froid et pluvieux, dans les locaux d’une ancienne école du centre de Rodez. Nous les avons retrouvés en ce dimanche ensoleillé et chaud de juin, dans la grande salle de Calcomier. Tous ou presque étaient là, sous la conduite du metteur en scène Laurent Cornic, véritable chef d’orchestre du nouveau spectacle de l’été de Rutènes en scène. Durant la dernière semaine de juillet, place Foch, ce spectacle plongera les spectateurs d’ici et d’ailleurs, dans les entrailles de la terre, à la rencontre de tous ces personnages qui furent les acteurs de la grande grève de 1961-1962 des mineurs du Bassin de Decazeville. L’une des pages marquantes de l’histoire du mouvement ouvrier. 60 acteurs sur scèneJoignant le geste à la parole, Laurent répète inlassablement les consignes et n’hésite pas à tancer gentiment ceux qui n’ont pas suffisamment appris leur texte. "Certains acteurs n’ont jamais joué et ils commencent à s’en rendre compte, lâche en souriant le metteur en scène. Mais ça commence à bien prendre." Sur scène, ils seront près d’une soixantaine de comédiens, auxquels il convient d’ajouter les costumiers, les décorateurs, les responsables de la régie et les techniciens amateurs et professionnels. Au total, une bonne centaine de personnes sera mobilisée pour chaque spectacle. "Je suis habitué à faire de grandes mises en scène, mais pas aussi grandes tout de même", avoue l’homme de théâtre, dont tout le monde loue le professionnalisme. Un contexte difficileMonter un tel spectacle avec autant de monde n’est pas facile, d’autant que la situation sanitaire n’a guère facilité les choses. Les premières répétitions ont débuté en septembre dernier. Absences des uns, annulations, reports… "Avec le Covid-19, ce fut une horreur", confirme Laurent, le temps d’une courte pause, entre deux scènes. "Mais je sais que ce sera quelque chose d’exceptionnel, avec la double vision du fond de la mine et du jour. Quelques scènes sont vraiment très belles, se réjouit-il d’avance. C’est une pièce qui traite avant tout de l’humain, en évitant les jugements et sans trop verser dans le dramatique."Les décors, particulièrement soignés à l’image de la galerie de mine, et la technique seront également à la hauteur de l’événement. Un écran géant de 8 mètres sur 5, permettra notamment aux spectateurs d’avoir un œil permanent sur ce qui se passe au fond. Des images d’archives de l’Ina, comme celle de l’immense manifestation qui avait réuni 50 000 personnes rendez-vous compte ! sur la place Decazes et dans la rue Cayrade, seront également projetées pour mieux restituer l’ambiance de l’ et émotionCertains acteurs sont véritablement habités par leurs personnages, ce qui donne encore plus de force au spectacle. Le jeune Fumel, enfant, est appelé pour tirer au sort les vingt mineurs volontaires et leurs suppléants. La tension et l’émotion accentuées par la chaleur suffocante sont palpables. Imperturbable, Christophe Ribeyre, l’auteur de la pièce, qui a réalisé un remarquable travail de collectage et de retranscription au plus près de la réalité historique, a endossé le costume pas facile à porter à l’époque du directeur de la mine. Les différents tableaux s’enchaînent dans une communion générale jusqu’à l’hommage final aux Carboniers de la Sala, célèbre texte de Jean Boudou, qui fut chanté par Mans de Breish. Nombre de spectateurs auront de toute évidence la larme à l’œil tant il est vrai que les événements d’alors furent durs et éprouvants pour tous ceux, femmes, hommes et enfants qui les ont vécus. Dans moins d’un mois, la belle équipe des Rutènes prendra ses nouveaux quartiers d’été sur la place Foch, où les premières répétitions in situ auront lieu le 24 juillet, avant la générale, sur invitation, du 26 juillet. Les gueules noires de Laurent Cornic et de Christophe Ribeyre verront bientôt le bout du tunnel. Pardon, de la galerie de mine… Accueil •Ajouter une définition •Dictionnaire •CODYCROSS •Contact •Anagramme Fin d'une pièce à grand spectacle — Solutions pour Mots fléchés et mots croisés Recherche - Solution Recherche - Définition © 2018-2019 Politique des cookies. Sortir Article réservé aux abonnés 3 minutes à lire Publié le 15/04/22 Partager Un conte merveilleux… d’une force politique stupéfiante et tragique. NICOLAS JOUBARD Sous une forme simple, joyeuse, rivalisant de flamboiements visuels et sonores, Thomas Jolly retrouve l’enchantement des contes effrayants et fascinants de l’enfance, qui disent le monde tout en le réinventant. Il y a un chat qui parle, un tapis volant, une casquette qui rend invisible, un preux chevalier droit sorti de la Table ronde et… un dragon à trois têtes qui sème la terreur et le feu depuis des siècles dans cette petite ville calcinée, désormais rétrécie, du bout du monde. À savoir sans doute quelque grande ville soviétique des années 1940, sous la dictature du dragon Staline. Pas étonnant que sitôt représentée en 1944, la fresque et fable fantastique d’Evgueni Schwartz 1896-1958 soit sitôt interdite. Le journaliste et homme de théâtre avait pourtant l’art et la manière, lui le fin dramaturge pour enfants, de dissimuler son propos à travers de charmantes intrigues féeriques. Mais la censure ne s’y est pas trompée derrière le grand spectacle flamboyant, où rugissent et meurent les dragons, c’était bel et bien à l’autoritarisme et au lent poison qu’il infuse sournoisement dans la société que s’attaquait Schwartz. L’âme humaine est vivace. Coupe le corps d’un homme en deux, il crève. Mais si tu lui taillades l’âme, il ne meurt pas. Il devient docile. Non très cher, tu ne rencontreras jamais nulle part des âmes comme celles qui végètent dans ma ville des âmes culs-de-jatte, des âmes manchotes, sourdes, muettes, des âmes damnées… Des âmes trouées, des âmes vendues, châtrées et surtout corruptibles, toutes ! Des âmes mortes », souffle lui-même le dragon à l’homme corrompu qu’il a installé aux commandes de sa ville. Paiement sécurisé Sans engagement Désabonnement simple Déjà abonné ? Je me connecte Découvrir toutes nos offres La chronique de Fabienne Pascaud théâtre Partager Contribuer Postez votre avis Pour soutenir le travail de toute une rédaction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message ? Vous avez choisi de ne pas accepter le dépôt de "cookies" sur votre navigateur, qui permettent notamment d'afficher de la publicité personnalisée. Nous respectons votre choix, et nous y veillerons. 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À l’occasion de ses 170 ans, le grand magasin a choisi une façon originale de mettre en avant son histoire. Une fois la nuit tombée, plongé dans l'obscurité, il devient la scène d’une pièce de théâtre immersive, mise en scène par Juliette Colin avec trente acteurs de la compagnie Crumble Production. Après plusieurs nuits de répétitions de cette revisite du roman Au Bonheur des dames d'Emile Zola, les comédiens étaient réunis pour une avant-première à laquelle nous avons assisté. Le spectacle est joué du 2 septembre jusqu'à la fin de l'année 2022, les vendredis et samedis soir. Cette pièce historique est l’occasion de faire un parallèle entre la success story des fondateurs du Bon Marché Rive Gauche - Aristide et Marguerite Boucicaut - et l’histoire d'une grande oeuvre de la littérature française Au Bonheur des Dames d'Emile Zola. En 1852, Aristide Boucicaut est engagé comme employé au Bon Marché, qu'il transformera petit à petit en grand magasin, bouleversant les codes du commerce et des moeurs sociales. Trente ans plus tard, le romancier Émile Zola pousse à son tour la porte du Bon Marché pour enquêter auprès de ses dirigeants et employés. Il dispose, ainsi, de la matière pour écrire son nouveau roman Au Bonheur des Dames qui paraîtra en 1883. L'expérience débute par la descente dans les sous-sols du magasin. Là, on traverse un chantier où des ouvriers s'affairent. Un dégât des eaux a eu lieu, nous dit-on... En fond sonore, le bruit d'une radio qui nous apprend qu'à l’occasion de ses 170 ans, le Bon Marché a organisé une soirée et qu'il y a eu un meurtre. On réalise alors que la pièce de théâtre a déjà commencé et qu'il faut trouver le coupable ! On remonte les escaliers et on découvre les principaux protagonistes, en costumes d'époque, réunis sur la coursive du premier étage dans un magasin plongé dans l'obscurité. Ils se présentent, à tour de rôle Théodore fondateur du Bonheur des Dames et oncle de Caroline, Denise la vendeuse, Gaspard le couturier, Henriette la cliente bourgeoise et plus chère amie de Caroline, Alphonse le trésorier, Caroline la directrice et Octave le directeur et mari de Caroline. Nous voilà plongés dans l’univers des grands magasins de la fin du 19e siècle dans un Au Bonheur des dames revisité. Un voyage dans l’espace et le temps qui débute en 1862. A l'entrée du magasin, nous avons tous reçu un badge représentant l'un des huit personnages principaux, avec un petit descriptif. J'hérite d'Alphonse, le trésorier du grand magasin, un homme prévoyant et méticuleux qui considère son travail comme l'oeuvre de sa vie. Par petits groupes d'une vingtaine de personnes, guidés par un éclaireur tout de blanc vêtu, nous montons au deuxième étage assister à une première saynète. Avec mon groupe nous voici devant Alphonse. Le trésorier du grand magasin est assis à son bureau, devant lui, son grand livre de comptes, un encrier, des crayons, une lampe... derrière, le coffre-fort où il range la recette quotidienne, une petite armoire remplie de livres comptables et un cadre de papillons épinglés. Sur le côté une grande lampe sur pied éclaire la scène. Soudain apparaît Octave, le directeur tant redouté, qui a transformé la petite boutique de nouveautés en grand magasin. Il vient parler à son ami. La scène se déroule à quelques centimètres de nous, nous sommes au coeur de l'histoire. Une expérience théâtrale immersive très différente d'une représentation traditionnelle. Octave quitte Alphonse indiquant qu'il va voir Gaspard. Le couturier est la nouvelle coqueluche que les Parisiennes s'arrachent. Le public lui emboîte le pas et traverse dans l'obscurité l'espace qui le sépare de la scène suivante un salon de création avec des robes sur des stockmans, un bureau qui déborde de croquis, une machine à coudre, de grosses bobines de fil de couleurs... Le plateau de théâtre s’étend sur l'ensemble du second étage, au milieu des espaces de vente, que l'on oublie car le magasin est plongé dans le noir. Plusieurs scènes sont jouées au même moment, dans des lieux et des décors différents. Des panneaux indiquent les différentes scènes salon des hommes, bureau de l'inspecteur Jouve, boudoir d'Henriette... Même s'il est impossible de les voir toutes, cela ne nuit en rien à la compréhension de l'histoire. Chaque scène doit éclairer le spectateur sur la nature des différents personnages et, surtout, l'aider à comprendre qui est le coupable. Ma déambulation se poursuit, je quitte mon groupe pour voir ce qui se passe un peu plus loin. De loin en loin brillent des lampes qui indiquent qu'une scène est en train de se jouer. 3 000 m2 de jeu, le conseil de mettre des chaussures confortables était de bon aloi. Je prends le temps de regarder les décors, ici un étal de vendeuse avec ses rouleaux de tissus aux couleurs chatoyantes, là le comptoir d'une modiste avec ses différents chapeaux et son miroir, un peu plus loin dans un espace habituellement dédié aux cabines d'essayage, est installé un boudoir un miroir, une brosse à cheveux, des flacons, au sol une malle. Je marche dans ce décor grandeur nature, comme beaucoup d'autres. Au fil de mes pérégrinations, je découvre d'autres personnages ils sont trente à nous aider à reconstituer le puzzle de cette nuit fatidique qui se termine par un bal masqué où a lieu le meurtre. Après deux heures de spectacle, chaque participant doit se servir du jeton reçu en début de soirée pour voter et désigner le meurtrier. C'est l'heure de la révélation. Le temps est passé à toute vitesse. Si le théâtre immersif est une autre façon d'expérimenter le spectacle vivant, donnant l'impression au spectateur d'être aussi acteur, il requiert certaines qualités d'improvision chez les comédiens "C'est une expérience pour nous aussi, on s'adapte et il y a même une part d'improvisation. Comme tout se joue en même temps, parfois il y a des temps d'attente qu'il faut meubler", explique une des comédiennes pour qui c'était la première expérience de théâtre immersif. "Il y a aussi un travail à faire sur la voix car ce n'est pas une salle de spectacle classique. Au niveau de l'espace, c'est plus fatigant, on ne s'arrête jamais. On est obligé d'être extrêmement concentré car là il y a du monde autour de nous". Cette performance complètement déroutante, au cours de laquelle le spectateur est partie prenante du spectacle, est une expérience jubilatoire. Seul bémol on aimerait garder une trace de ce moment magique mais il est interdit d'utiliser son téléphone portable pendant toute la durée de la pièce. Théâtre immersif "Au Bonheur des Dames" du 2 septembre au 30 décembre 2022. Réservation sur le site Le Bon Marché Rive Gauche, 21, rue Velpeau. 75007 Paris. 75€ par personne. De 20h30 à 23h.

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